À la rencontre de l’effraie des clochers :
Un projet de conservation à Mouscron
L’effraie des clochers (Tyto alba), ce rapace nocturne au vol silencieux et à l’allure fantomatique, a longtemps nourri les superstitions et l’imaginaire collectif. Mais au-delà de ses légendes, elle joue un rôle crucial dans nos écosystèmes. Dans un reportage réalisé par la cellule environnement de Mouscron, nous découvrons de manière poignante le quotidien de cette espèce emblématique, ainsi que les efforts mis en œuvre pour assurer sa survie.
Une vie solitaire et discrète
Une vie solitaire et discrète

l’Effraie des clochers mène une existence solitaire en dehors de la période de reproduction. Pendant la journée, elle se repose dans des endroits calmes et discrets, loin des regards humains : granges, clochers, greniers ou même cavités naturelles. Ce rapace nocturne, qui n’est actif qu’au crépuscule et durant la nuit, déploie des talents de chasseur exceptionnels. Son vol est silencieux, grâce à des plumes spécialement adaptées, et son ouïe ultradéveloppée lui permet de repérer ses proies, comme les campagnols et mulots, même dans l’obscurité la plus totale. l’Effraie joue un rôle clé dans la régulation des populations de rongeurs, agissant ainsi comme un allié précieux pour l’agriculture. Elle contribue à limiter l’utilisation de produits chimiques tout en équilibrant les écosystèmes. La présence de l’effraie des clochers est un signe de la santé des habitats dans lesquels elle évolue.
Un cycle de vie sous haute surveillance
L’effraie des clochers est présente sur tous les continents, à l’exception de l’Antarctique, et elle s’adapte à une grande variété d’habitats. En Europe, on la retrouve souvent en milieu rural et urbain, où elle occupe des bâtiments humains tels que des granges, des greniers et des clochers d’églises. Toutefois, malgré sa large répartition, l’effraie est confrontée à de nombreuses menaces, dont la destruction de ses habitats et la diminution de ses proies en raison de l’utilisation de pesticides. Monogames, les effraies forment des couples fidèles qui partagent les tâches liées à l’élevage des jeunes. La femelle pond entre 4 et 7 œufs au printemps, qu’elle incube pendant environ un mois. Après environ deux mois, les jeunes quittent le nid pour devenir indépendants, entamant ainsi leur propre vie. Cependant, ce cycle naturel est de plus en plus menacé. En plus de la destruction de ses habitats et de la rareté de ses proies, les effraies sont victimes de collisions avec des véhicules, en raison de leur vol bas. Par ailleurs, les superstitions qui ont longtemps entouré l’effraie des clochers, cette « Dame Blanche », contribuent à freiner les efforts de sa protection.