La zone tampon, une barrière pour protéger l’eau
une agri-news que l’on propose à partir des infos du site Protecteau*
Vous trouverez ci-après un article de PROTECT’eau (*). Celui-ci porte sur les « zones tampon » qui ont pour but de protéger les masses d’eau jouxtant une parcelle agricole des éventuelles projections de produits de traitement des plantes. A côté de cette fonction première, elles remplissent aussi d’autres rôles, bénéfiques à la nature. L’article proposé développe cela et évoque aussi d’autres pratiques agricoles pour limiter les contaminations.
(*) L’asbl Protect’eau est née, le 1er février 2017, de la fusion de Nitrawal et Phyteauwal. La nouvelle structure répond à l’objectif d’offrir un service complet d’encadrement et de sensibilisation à la protection de la qualité de l’eau vis-à-vis des risques liés à l’utilisation des engrais azotés et des produits phytopharmaceutiques.
Pour préserver nos ressources en eau et la vie aquatique, les agriculteurs respectent certaines mesures. Les zones tampon en font partie. Elles permettent de réduire l’arrivée des pesticides dans les eaux de surface.
Les eaux de surface, comme les lacs ou les cours d’eau, sont le refuge d’une multitude d’organismes aquatiques. Poissons, crustacés, insectes mais aussi diverses sortes de plantes et d’algues y vivent. Si des produits phytopharmaceutiques arrivent dans ces eaux, toute cette faune et flore sera affectée. Par ailleurs, c’est la qualité de l’eau qui est directement impactée. Pour limiter ces dommages collatéraux, des normes de pulvérisation ont été instaurées. Aujourd’hui, l’agriculteur doit respecter, selon la composition du produit, certaines contraintes. On parle notamment de « zone tampon ».
Qu’est-ce qu’une « zone tampon » ?
Il s’agit d’une partie de la parcelle qui ne peut pas être traitée par des pesticides. Cela permet d’éviter que les gouttelettes du produit pulvérisé soient entrainées par le vent et finissent leur trajet dans l’eau. La distance à respecter est différente en fonction de la zone à protéger et du produit employé. S’il s’agit d’un cours d’eau, un étang, un lac ou une masse d’eau artificielle, la distance minimale est de 6m. Elle est réduite à 1m si le terrain est situé le long d’un fossé ou d’un talus ou d’une voirie reliés à un collecteur. Il s’agit d’un minimum, car en fonction du produit, la zone tampon peut monter jusqu’à 20 m de large. Les conseillers de PROTECT’eau sont présents pour orienter les agriculteurs dans la mise en place de ces zones tampon.
Une zone bienfaisante pour la biodiversité
L’agriculteur peut semer de l’herbe sur cette surface, ce qui lui évite trop de mauvaises herbes. Il peut aussi aller plus loin et y planter de la végétation diverse. Dans le cas d’un terrain en pente notamment, cette flore permet de diminuer l’effet de ruissellement. Les bandes enherbées peuvent aussi servir de refuge aux petits animaux. Elles fournissent un habitat de choix aux petits rongeurs, mais participent également au développement des insectes pollinisateurs. Composées d’arbustes, c’est alors un endroit privilégié pour la nidification de certains oiseaux. C’est donc tout bénéfique pour la nature et la biodiversité.
Un matériel anti-dérive en prime
Depuis le 1er janvier 2019, la technique de pulvérisation traditionnelle a changé. L’agriculteur utilise désormais un matériel adapté réduisant la dérive du produit d’au moins 50%. La taille des gouttes est alors augmentée, ce qui les rend moins sensibles à la dérive. De cette façon, le produit est davantage appliqué sur la culture, et moins de molécules risquent de s’échapper en direction des cours d’eau. La combinaison des zones tampons et de ce matériel spécifique permet de réduire conséquemment la présence de produits phytopharmaceutiques dans l’eau. Ces mesures sont donc nécessaires et utiles pour protéger notre environnement et nos ressources en eau.