Des couverts au bénéfice de la faune !
Pendant l’hiver, nombre d’oiseaux des campagnes sont confrontés à une forte raréfaction des ressources alimentaires. Il y a en effet de moins en moins de nourriture dans les champs. Car les jachères ou les chaumes, qui faisaient autrefois office de garde-mangers, ont petit à petit disparu.
Certaines espèces choisissent d’ailleurs de nous quitter pendant cette période de disette. D’autres par contre demeurent chez nous et se mettent à la recherche de graines qui les aideront à survivre à l’hiver.
L’alimentation hivernale des oiseaux est incontestablement un élément critique pour la restauration des populations d’oiseaux. Le nourrissage augmente non seulement le taux de survie à la mauvaise saison, mais il améliore également le succès reproducteur en permettant aux oiseaux d’arriver en pleine forme au printemps.
Pour aider la faune des champs, et plus particulièrement les oiseaux qui sont en fort déclin dans nos contrées, à surmonter l’hiver, on peut procéder à l’implantation de couverts végétaux qui leur offrent des zones de refuge, de reproduction et de nourriture. Parfois, une seule bande de couvert végétal en bordure de champ peut suffire à améliorer le statut de nombreuses espèces. Il est important de noter que ces couverts végétaux peuvent faire l’objet d’une demande de MAEC (Mesure Agro-Environnementale et Climatique) auprès de la Région Wallonne.
Dans le cadre du projet Interreg V « TEC » (Tous Eco-Citoyens), on a ainsi ensemencé ces dernières années des parcelles expérimentales avec un mélange composé d’avoine rude, de phacélie et de tournesol. Ce couvert végétal est de plus en plus couramment utilisé dans la gestion normale des exploitations agricoles. Le semis devait avoir lieu pour le 31 août au plus tard (en seconde culture donc).
La Cellule Environnement propose depuis cette année (2020) un autre mélange, lui aussi favorable à la biodiversité, et principalement aux passereaux granivores. Mélange qui doit être semé dès le printemps, afin que certaines semences puissent avoir le temps de se développer complètement (en première culture donc). Il est composé de proteor, sarrasin, quinoa, tournesol, millet et olivart.
Grâce à la composition variée des graines qu’ils proposent, ces mélanges pour la faune attirent une grande diversité d’espèces.
Il est à noter que les semences sont fournies gratuitement par la Ville de Mouscron aux agriculteurs qui, en contrepartie, doivent signer une charte. Celle-ci les engage à ensemencer les parcelles aux dates recommandées, à ne pas labourer (pas de travail du sol, pas de fauchage) avant le 15 mars de l’année suivante. Elle les engage aussi à donner à la Ville de Mouscron l’autorisation de passage sur les parcelles afin de contrôler si la charte est exécutée correctement et pour faire l’inventaire des espèces (d’oiseaux des champs) qui utilisent les parcelles.